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IRAN

J’ai eu la chance de découvrir l’Iran lors de mon premier voyage en 2010 au festival d’escalade du "Bisotoon Wall", une superbe montagne calcaire de plus de 5 km de large pour plus de 1200 mètres de haut. 

Ce sommet se trouve à Karmansha, une ville située à l’ouest de Téhéran à 100km de la frontière Irakienne.

 Les organisateurs de ce festival m'ont invitée pour explorer cette montagne afin de trouver un vol en wingsuit possible. Accompagnée de grimpeurs et guides Iraniens exceptionnels j’ai pu explorer cette montagne dans tous ses recoins durant plusieurs jours et trouver un départ magnifique en wingsuit qui fut le premier vol en wingsuit d’Iran.

Mon team d’Iraniens Hesam, Mohsen et Mehrdad n’avait jamais vu de wingsuit même pas sur les réseaux sociaux car à cette époque en Iran tout les accès sur la vie extérieure étaient bloqués.  

Lorsque je me suis équipée au sommet prête à m’envoler ce fût un moment assez fou. Ils ont eu tellement peur que je saute qu’ils en avaient les larmes aux yeux au moment ou je me suis mise à voler. En quelques secondes une amitié très forte s’est crée entre nous. 

Quel vol ! J’ouvre mon parachute et à l’atterrissage un groupement de femme Iranienne m'accueil si chaleureusement que c’est moi qui me suis mise à pleurer tellement j’étais touchée. Ces femmes qui se batte pour leur liberté ! Si courageuses, si belles et si fières qu’une autre femme soit la première à voler du sommet du Bisotoon dans leur pays, comme si cela était une marque d’espoir… Ce moment sera à jamais gravé dans mon coeur.

Hesam, Mohsen et Mehrdad ont baptisé ce premier vol d’Iran, « Bisotoon Bird ».

 En 2018 le club alpin Iranien m’a invitée à venir à Téhéran et Kermansha afin de réaliser des conférences pour les femmes sur ma carrière, mon histoire et l’ouverture du sommet mythique du Cervin en wingsuitGéraldine a inspiré énormément de femmes à croire en leurs rêves « c’est un grand honneur de pouvoir donner une conférence dans un des événements majeurs de montagne en Iran. J’ai partagé mon expérience avec des gens venant de tout horizon. Nos cultures sont très différentes mais nos valeurs sont tellement proches ».

« Ce ne sont pas seulement mes exploits sportifs qui me font grandir, ce sont les rencontres inspirantes faites lors de mes aventures qui façonne mon chemin et la personne que je suis ».

« L’Iran est un pays qui bouillonne. On sent une réelle envie de changement. Les Iraniens et surtout les Iraniennes, avec lesquelles j’ai eu plus de contact, ont une force hors du commun pour réussir à vivre leur rêve. Elles font preuve de tellement de courage et de détermination pour essayer de changer les choses. Elles sont un réel exemple ».

L’Iran était auparavant, riche et libre grâce au développement de l’industrie lourde, des chemins de fer, de l’art, des épices et de la culture. Les femmes étaient dépourvues de voile et les hommes s’habillaient à l’Occidentale.

Tout s’écroule suite à la révolution iranienne après le règne du Shah.

Fascinée par l’Iran, depuis quelques années, par sa culture millénaire, son patrimoine historique, ses paysages variés et par son raffinement inimitable, Géraldine explique «ce pays aux multiples facettes mérite incontestablement que l’on s’y intéresse ». De plus, les nombreux sommets de plus de 4000m, tels que le Mont Damavand, Alam-Kuh et Savalan, émerveillent Géraldine « l’Iran est considéré comme un des pays les plus montagneux du monde, c’est un réel terrain de jeu pour une sportive comme moi qui grimpe, vole et ride ».

Les rencontres

Puisant son inspiration dans les personnes qui l’entourent, Géraldine explique « j’ai beaucoup de chance d’avoir rencontré et partagé des moments privilégiés avec de nombreux Iraniens et Iraniennes, aux histoires fortes et marquantes. Peu importe le sexe, la croyance et le statut social, le partage est authentique et sincère. Je peux dire, sans aucun doute, que l’Iran est un réel coup de cœur humain ».

Quelques jours plus tard, dans la ville de Kermanshah, où « La femme oiseau » a ouvert le premier saut en wingsuit d’Iran en 2010, Géraldine a eu l’immense privilège d’être nommée « Citoyenne d’honneur, The Bisotun Bird ». « Une cérémonie traditionnelle iranienne, célébrée au cœur d’un magnifique monument historique classé à l’UNESCO, au pied du sommet du Bisotoon, c’est un moment que je n’oublierai jamais. J’ai été accueillie à Kermanshah comme une princesse ».

Lors de mon 2ème voyage en 2018 et grâce à l’évolution de la finesse des wingsuit j’ai pu voler du sommet du Bisotoon pour un vol de 1200 mètres de dénivelée au côté de mon mari Simon et voler le long de cette montagne au relief si esthétique.

« Le saut depuis le sommet du Bisotoon est magnifique. Nous avons eu un accueil hors du commun à l’arrivée, des hommes, des femmes et des enfants, se précipitent vers nous avec des étoiles plein les yeux ».

« Pour moi la wingsuit est un sport de montagne qui se partage. Peu importe l’endroit où je saute dans le monde, je rencontre des personnes passionnées et curieuses de découvrir mon univers ».

Géraldine puise son énergie au cœur de la nature « je dis très souvent qu’en montagne, je me sens vivante et libre. Souvent quand je suis en nature, je m’arrête quelques minutes pour contempler les oiseaux, écouter le bruit du vent et respirer l’air frais. C’est tellement vivifiant ! En Iran, j’ai rencontré une femme extraordinaire, Zohré, 31 ans, une grimpeuse professionnelle, également passionnée des grands espaces et de la nature. Un jour, nous sommes parties en montagne grimper la voie « Eagle Route » du Bisotoon afin de répéter mon vol historique que j’ai ouvert en 2010, et démunie de son voile, en habits de sport, avec deux tresses sur le côté et un large sourire aux lèvres, Zohré m’a dit « en montagne, je suis libre ». C’est alors que j’ai réellement compris à quel point le mot « liberté » a une perception différente pour les femmes iraniennes ». Géraldine ajoute « en montagne, on ne peut pas tricher, peu importe où l’on se trouve sur la planète, nous avons les mêmes valeurs, la passion et la liberté. Les barrières culturelles n’existent plus, on est en communion avec nous-même et la nature qui nous entoure. Nous pouvons partager des moments vrais et authentiques avec les personnes qui nous accompagnent. Le reste n’a plus d’importance ».

Aujourd’hui, de retour en Suisse, Géraldine explique « Je me sens grandie de ces échanges avec des personnes qui m’ont époustouflée par leur générosité et leurs valeurs humaines. L’Iran fera toujours partie de la liste des plus beaux endroits que j’ai eu la chance de traverser ».

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